lundi 25 janvier 2016

Rencontres spatiales entre la Suisse et la Wallonie

Ces 25 et 26 janvier, des entreprises et centres de recherche de Suisse visitaient la Wallonie. Le point de départ de collaborations fructueuses dans le domaine du spatial?

La Suisse était le marché-cible de l'AWEX en 2015 et huit entreprises wallonnes avaient, dans ce cadre, effectué une mission sur place afin de nouer de possibles collaborations entre ce pays et notre région. WBI, l'ULB et l'UNIL avaient, d'ailleurs, signé un accord de partenariat pour l'établissement d'une liaison scientifique, suite à quoi un appel à projets avait été lancé. Trois projets ont été retenus pour un montant total de 4,3M€.

En ce mois de janvier 2016, c'était l'occasion pour les suisses de venir, à leur tour, découvrir le potentiel énorme présent en Wallonie. Coordonné par Vassil Kolarov, agent de liaison scientifique de WBI et ambassadeur de la marque Wallonia.be, et coorganisé par le pôle Skywin et l'AWEX (notamment à travers son attaché économique et commercial en Suisse, Philippe Delcourt), cet échange a pour but de détecter et d'initier d'éventuels projets communs entre la Suisse et la Wallonie. Un second appel à projets a d'ailleurs été lancé, il se clôturera au mois de juin 2016. La particularité de ces appels à projets est que, désormais, ils sont ouverts à des collaborations internationales.

Plusieurs acteurs wallons ont ainsi l'occasion de présenter leurs activités à la délégation helvétique: la Sonaca, Skywin (le pôle de compétitivité dédié à l'aéronautique et l'aérospatial), Cenaero (centre de recherche/simulation), Lambda-X, la Sabca, Thales, Liège Space Center, Amos... le centre éducatif de Redu, destiné aux 7-18 ans, a également été largement mentionné.

Ces deux jours de visite se répartissaient principalement entre Liège et Charleroi, les deux bassins industriels historiques wallons, passés du charbon à la sidérurgie avant d'embrayer sur les nouvelles technologies dont ils sont désormais deux centres névralgiques. Le mardi 26 janvier, 17 acteurs suisses et 23 wallons ont eu un moment particulier, outre le temps passé ensemble lors de ces deux jours de visite, pour évoquer d'éventuels partenariats, présenter leur activité et développer d'éventuels projets pour l'appel lancé par Skywin: il s'agissait évidemment du but ultime de cet échange, permettant de déboucher sur la création de nouvelles niches commerciales en alliant les particularités des deux marchés. La Wallonie est peut-être plus axée sur la production industrielle et la Suisse sur les recherches académiques: c'était l'occasion de faire le lien entre ces deux domaines particulièrement complémentaires dans le domaine aérospatial. Aucun doute, donc, que cette action aboutisse à de nouveaux développements, susceptibles de doper les exportations wallonnes et de booster les résultats déjà encourageants de Skywin.

Mathieu CAVILLOT

mardi 12 janvier 2016

Couplet Sugars au Mexique et en Colombie

Décidément, la mission AWEX au Mexique et en Colombie en juin dernier a permis de beaux résultats: Couplet Sugars a conclu des commandes dans chacun de ces pays.


Le spécialiste des sucres innovants a tout d’abord obtenu fin août 2015 une commande de Colombie pour du sucre perlé. Début décembre 2015, c’est au Mexique que Couplet Sugars conclut une importante commande de sucres perlés avec le géant de la boulangerie et de la pâtisserie au Mexique. Cette commande est le résultat d’un travail assidu de prospection commencé en février 2015 et qui s’est poursuivi tout au long de l’année. La qualité des produits de Couplets Sugars a convaincu le prospect mexicain d’utiliser le sucre perlé Couplet Sugars dans la fabrication de gaufres au Mexique. De manière générale, le marché de la confiserie et de la pâtisserie se développe au Mexique et les perspectives de croissance sont importantes grâce à une population jeune.

Couplet Sugars est une société familiale belge produisant des sucres spécialisés innovants (perlé, brun, en poudre, glace, etc.). La société, localisée dans la région de Tournai, est l'un des leaders mondiaux pour les sucres spécialisés. Le partenaire mexicain est, quant à lui, l’une des plus grandes compagnies pâtissières du continent américain, avec plus de 250 points de vente au Mexique. Ce nouveau partenariat entre Couplet Sugars et son partenaire mexicain est prometteur pour le développement des activités de Couplet Sugars en Amérique latine.


Qu'attendez-vous pour participer à une mission avec l'AWEX ?

vendredi 8 janvier 2016

Carat-Duchatelet: un savoir-faire à très haute valeur ajoutée

L'entreprise automobile a récupéré ses marques commerciales et s'est relevée. Elle compte désormais pérenniser grâce à la diversification et envisage même une croissance qui pourrait doper les exportations wallonnes.




Le savoir-faire traditionnel et reconnu de Carat-Duchatelet depuis plus de 40 ans, c'est la transformation de véhicules à la demande du client: personnalisation, peinture, révision des boiseries, du cuir, jantes, jupes latérales... ils se sont ensuite spécialisés dans l'allongement et le blindage de véhicules, ce qui offre toute une palette de services très haut de gamme. Leurs clients? Des rois, des présidents, des personnes aisées principalement en Afrique, au Moyen-Orient, en Russie et dans les ex-républiques soviétiques ainsi qu'en Birmanie, par exemple. La voiture du mariage princier à Monaco est également sortie des ateliers liégeois.


Quand Jean-Paul Rosette a repris l'entreprise, avec l'aide de la SOGEPA et de la SOFINEX, il a pu compter sur des ouvriers très qualifiés qui bénéficiaient de plus de trente ans d'expérience et qui pouvaient se targuer de posséder un savoir-faire très rare, pour ne pas dire unique en son genre. Des ébénistes capables de modifier ou d'adapter les boiseries intérieures d'un véhicule après son allongement, des spécialistes en sellerie qui peuvent fournir des surpiqûres particulières selon la volonté des clients. On se rend vite compte de la qualité des services délivrés par l'entreprise en visitant l'atelier avec les explications de Vincent Lambert, Directeur technique. Aucune sous-traitance: tout est fait sous le même toit. Rien n'est laissé au hasard.

Dans un premier temps, les véhicules sont démontés et scannés en 3D grâce à une technologie de pointe, qui permet d'abord de modifier le véhicule virtuellement et qui garantit un remontage parfait. Ensuite, on passe du côté de la tôlerie, où on va blinder et allonger la voiture qui passe en moyenne de 2,1T à 4,5T. Les charnières, les lève-vitres, les suspensions et le train roulant sont encore adaptés à la modification du poids. Puis les boiseries, la sellerie... L'ensemble du processus peut prendre entre 4 et 10 mois selon ce qui a été demandé. Le certificat de conformité? Cela n'existe pas en Afrique ou au Moyen-Orient, la seule marque Carat-Duchatelet est un label de qualité bien suffisant aux yeux des clients.

L'entreprise délivre désormais en outre des véhicules (principalement des Mercedes S500 ou S600, importées directement d'Allemagne car non-disponibles à la vente en Belgique) blindés, sans allongement: il y en a une douzaine en stock. Elle revient également à ses origines: la personnalisation à la demande du client, comme classiquement, la séparation de l'habitacle du chauffeur et l'intégration d'un grand écran multimédia. Ces deux lignes devraient permettre de faire évoluer les chiffres de leurs exportations. L'an dernier, près de 98% des ventes ont eu lieu à la grande exportation. Même si cela ne figure pas parmi leurs objectifs principaux, l'Europe devrait faire partie de leurs nouveaux clients. Ils songent aussi à semi-industrialiser cet artisanat afin de diminuer les coûts mais une chose est sûre: cela ne se fera pas au détriment de la qualité.

Un investissement de 15M€ est également prévu au niveau du lieu de production. Transformation du lieu actuel, extension ou acquisition voire construction d'un nouveau site; toutes les options restent ouvertes mais la priorité sera de rester à Liège et de conserver l'ensemble des ouvriers. Lors de la reprise, 29 emplois ont été conservés, ils sont déjà 49 et devraient être entre 80 et 100 à l'horizon 2020. Cet enthousiasme est notamment lié au chiffre d'affaires qui a été de 1,2M€ la première année, 7,5M€ en 2015. Ils prévoient un CA de 50M€ en 2020, s'ils doublent effectivement leur production qui est actuellement d'une vingtaine de véhicules par an, ce qui semble tout-à-fait réaliste au vu de leur carnet de commande actuel, complet jusqu'en septembre. Même en tenant compte de la faiblesse actuelle de l'euro et du baril du pétrole qui sont respectivement un facilitateur et un obstacle au niveau des ventes vers les pays pétroliers. Et pourquoi pas une prochaine entrée en bourse?

Mathieu CAVILLOT